Voyager fait de vous une meilleure personne – voici les 6 raisons qui le prouvent
1. Ils favorisent l’empathie
Les êtres humains sont nés pour être empathiques – la capacité de ressentir la douleur d’autrui, profondément ancrée dans notre cerveau, sert de base à toute relation saine. Mais comme pour beaucoup d’autres choses, cela exige une pratique constante.
Steven Pinker, professeur de psychologie à l’Université de Harvard, a fait valoir que la diffusion des médias de masse (y compris le journalisme et les œuvres de fiction abordables), au cours des deux derniers siècles, avait élargi ce « cercle d’empathie », permettant ainsi aux individus d’avoir accès à des vies lointaines – et de s’ouvrir aux autres – d’une manière tout à fait inédite.
Pourtant, bien que nous disposions désormais d’un accès quasi instantané au monde par l’intermédiaire de nos smartphones, nous sommes trop submergés et distraits pour nous en soucier réellement.
Parce que les voyages nous obligent à « quitter la protection de notre zone de confort », comme le soulignait Nicholas Kristof du New York Times, et à rencontrer des personnes et des situations nouvelles dans le monde réel, ils renforcent notre capacité d’empathie auprès d’un éventail d’individus plus large, de manière beaucoup plus significative.
Et l’empathie est liée au voyage et à la découverte d’une autre façon. En effet, il a été démontré qu’apprendre une nouvelle langue et devenir bilingue, particulièrement au début de la vie augmentait nos capacités d’empathie, en permettent à notre cerveau de passer naturellement d’une perspective à l’autre.
2. Ils permettent d’approfondir votre compréhension du monde
Les voyages contribuent à rendre l’inconnu familier, remettant ainsi en question les hypothèses et les stéréotypes qui colorent souvent notre vision du monde.
Ma propre expérience auprès des enfants des rues, en Tanzanie, m’a aidée à comprendre à la fois la culture de travail tanzanienne (les raisons pour lesquelles le consensus est essentiel à toute prise de décision, par exemple), ainsi que la résilience des enfants, confrontés, au quotidien, au rejet et à la violence.
Cette expérience immersive, parfois inconfortable, m’a permis d’approfondir ma compréhension d’une culture et d’une réalité à peine entraperçues auparavant, au travers d’un reportage distraitement parcouru sur le chemin du travail ou d’un récit de safari raconté par un ami. Cela m’a permis d’avoir plus facilement accès à la culture tanzanienne et africaine.
Rencontrer et comprendre les autres – sans forcément tout accepter de leur part – conduit toujours à interagir avec le monde de façon plus bienveillante, sans porter de jugement.
3. Ils accroissent la conscience de soi
Être plus ouverts aux autres nous rend aussi plus ouverts à notre propre personne. Une récente étude a montré que vivre à l’étranger – et s’interroger sur ses propres valeurs, en rencontrant, au quotidien, des situations et des personnes inédites – permettait d’accroître la conscience de soi. Bien que cette étude porte sur la vie à l’étranger et non sur les voyages, n’importe quel voyage immersif de longue durée aurait probablement le même effet.
La capacité de jongler d’une idée à l’autre, que les psychologues appellent la « flexibilité cognitive », est un concept connexe, lié à la prise de conscience de soi et à une plus grande exposition à des perspectives différentes. Les voyages nous permettent de garder une certaine « souplesse » d’esprit, en remettant en question nos façons de faire et de voir les choses. En outre, ils nous permettent, ce faisant, de développer la compétence la plus précieuse d’entre toutes : la créativité.
4. Il vous rendent plus créatif
À l’ère de l’automatisation et d’un monde du travail en passe de se transformer au-delà de toute reconnaissance dans les décennies à venir, la créativité deviendra la caractéristique déterminante de ceux qui continueront de prospérer. Elle sera également essentielle pour résoudre des problèmes mondiaux complexes et poursuivre l’innovation dans le domaine des affaires et de la science.
Des études menées par Adam Galinsky, professeur à l’Université de Columbia, ont montré que les cadres ayant vécu dans plusieurs pays étrangers – et donc ayant été fortement exposés à des langues et cultures diverses – étaient plus créatifs et audacieux dans leur approche personnelle du travail.
D’autres études réalisées aux Pays-Bas et à Singapour ont montré que les gens qui voyageaient se montraient plus doués pour résoudre des problèmes de façon non conventionnelle. En outre, une étude menée en Israël en 2012 a montré que les personnes les plus fermées aux autres cultures obtenaient de moins bons résultats aux tests créatifs que celles ouvertes d’esprit et accueillantes.
5. Ils augmentent le niveau de confiance
Si les opinions contradictoires de quelques personnes étroites d’esprit semblent définir notre époque, il en va de même pour un certain manque de confiance. Alors que les pays nordiques, y compris la Finlande, continuent de jouir d’un niveau élevé de confiance dans tous les domaines – des institutions politiques aux autres personnes – y compris les migrants, dans de nombreuses autres régions du monde, notamment aux États-Unis, la confiance en autrui est en baisse depuis plusieurs années. Puisque la confiance est fortement corrélée avec le bonheur – la Finlande s’est hissée au premier rang de l’Indice mondial du bonheur en 2018, tandis que les États-Unis se sont classés au 18e rang – cela vaut clairement la peine d’investir dans la confiance.
Parce que voyager nous amène fatalement à affronter en tout temps des situations difficiles et inconfortables, dans lesquelles nous devons nous engager activement et nous fier à des inconnus, y compris de cultures très différentes, cela renforce la confiance, ou ce que Galinsky appelle une « foi générale en l’humanité ». Des études successives – aux États-Unis comme en Chine – ont montré que c’était le cas.
6. Ils vous enracinent davantage
Il y a une autre raison de célébrer les voyages.
Les voyages sont remplis de moments qui nous enracinent. Il est très inconfortable d’arriver dans un nouvel aéroport, sans être capables de lire les panneaux ou de retrouver notre chemin, de même que d’essayer d’utiliser nos compétences linguistiques (encore balbutiantes) avec un chauffeur de taxi parisien qui peine à comprendre notre prononciation de « Champs-Élysées ». Mais ils nous obligent également à accepter l’inconfort et à le surmonter.
Les voyages sont très puissants, car ils nous aident à découvrir l’humanité en autrui ainsi qu’une meilleure version de nous-mêmes au cours du processus.